Alors que le gouvernement vient de présenter, ce jour, le cadre des concertations qui visent à transposer en France la directive européenne transparence des rémunérations, la CGT tient à rappeler l’urgence d’une réelle volonté politique et patronale pour réduire les inégalités salariales et professionnelles qui persistent en France.
Malgré les discours et les engagements répétés, la France accuse un retard préoccupant dans la transposition de la directive européenne 2023/970, qui impose des obligations ambitieuses en matière de transparence et d’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes. Le gouvernement s’était engagé à avancer rapidement, mais force est de constater que les avancées concrètes se font attendre et que les mesures prises jusqu’ici n’ont eu que des effets limités sur la réduction des écarts salariaux.
La directive européenne, qui doit être transposée avant le 7 juin 2026, prévoit des obligations claires pour les employeurs :
• Publication des écarts de rémunération,
• Accès renforcé à l’information pour les salarié·es,
• Correction obligatoire des écarts injustifiés de plus de 5 %, et sanctions en cas de manquement.
Ces exigences sont indispensables pour garantir l’effectivité du principe « à travail de valeur égale, salaire égal » et pour lutter contre la discrimination persistante, notamment dans les métiers à prédominance féminine et les emplois à temps partiel.
La transposition de la directive transparence des rémunérations est un point de levier important pour avancer sur la lutte contre les inégalités salariales.
L’augmentation des salaires des femmes est un enjeu central dans l’émancipation financière des femmes, mais aussi un levier pour le financement de nos retraites puisqu’elle rapporterait 6 milliards d’euros dans les caisses permettant de financer l’abrogation de la réforme des retraites.
Cette concertation doit permettre d’en ouvrir d’autres d’urgence, si l’on veut agir réellement en faveur de la carrière des femmes et mettre fin au cumul d’inégalités existantes (discriminations salariales, faiblesse des grilles de rémunérations dans les métiers à prédominance féminine, surreprésentation dans les emplois à temps partiel…).