Quand on est jeune, on ne pense pas à la retraite et pourtant il y a danger! La retraite est une période passionnante et un enjeu pour nous tou.te.s. Comme l’enfance, la jeunesse et l’âge adulte, la vieillesse est une étape importante de la vie. Cela n’empêche pas de garder l’esprit jeune, d’être combatif.ve et toujours en activité.

Les retraité.e.s assurent un rôle utile et social dans la société. Sur le plan familial : en aidant leurs enfants, petits-enfants et leurs proches. Sur le plan associatif, syndical et politique : en contribuant à la solidarité et la défense de l’intérêt collectif des travailleur.euse.s dans tous leurs aspects (emploi, logement, santé, éducation, loisirs, retraite, …).

Les progrès technologiques, scientifiques et économiques obtenus par la lutte sociale ont permis d’améliorer nos conditions de vie et d’augmenter de 20 ans notre espérance de vie. Selon le CESE « Près d’un habitant sur trois aurait plus de 60 ans en 2050 en France ». Pour autant, ces avancées régressent en ce début de 21° siècle. Les conditions de travail se dégradent considérablement, et arriver en bonne santé à la retraite redevient un véritable défi. Le patronat fait tout pour reporter l’âge de départ en retraite et affaiblir des pensions déjà trop maigres.

La retraite se conjugue aujourd’hui avec précarité jusqu’à la très grande pauvreté des femmes retraitées, dont les métallotes. C’est le résultat des inégalités salariales et professionnelles subies tout au long de leur carrière. Quel que soit leur âge, la place des femmes dans la métallurgie y est centrale. Comment de l’apprentissage à la retraite sont-elles minorées dans l’accès aux métiers, aux formations, aux salaires décents, aux primes et aux évolutions de carrière avec des conditions de travail dégradées (temps partiels, horaires contraints, maladies professionnelles en progression deux fois plus rapides pour les femmes que pour les hommes depuis 2001[1]) ? Et ce, tout en faisant face à un environnement général sexiste et aux Violences Sexistes et Sexuelles au travail.

Le passage de l’état de salarié.e à celui de retraité.e n’est pas simple.

Le syndicalisme, c’est la défense des intérêts et des droits des salarié.e.s, il en est de même pour les retraité.e.s ! Souvent attendu avec impatience,

comme une liberté enfin gagnée : « Jevaispouvoirfairecequejeveux!», ce tournant de vie pose de nombreuses questions. C’est le moment de choix importants sur les conditions de vie, le pouvoir d’achat, la famille, le couple, le changement de région, etc.

La retraite impose de nouveaux besoins qu’il faut satisfaire, d’où l’utilité d’une activité syndicale collective spécifique. Dans la métallurgie, 7 syndiqué.e.s sur 10 ne le restent pas avec la retraite. Seule l’activité revendicative répondant aux besoins des travailleur.euse.s rend la lutte de classe plus efficace. Elle donne à la CGT sa réelle identité intergénérationnelle au service de l’ensemble du monde du travail. 15

La retraite doit être une période riche où des femmes et des hommes puissent conduire de nombreux projets. Elle ne doit pas devenir une voie de garage, une réserve de main d’œuvre à bon marché, ni l’antichambre de la mort. Le/ la retraité.e devrait être un.e salarié.e émancipé.e de son rapport de subordination à l’employeur, sa pension étant du salaire socialisé.

L’avenir appartient à la jeunesse et aux actif.ve.s tout comme l’obtention d’une retraite digne. Soyons uni.e.s : tou. te.s ensemble !

[1] Lien web : https://www.anact.fr/photographie-statistique-de-la- sinistralite-au-travail-en-france-selon-le-sexe

Collectif fédéral Metallurgie « Femmes-Mixité » Groupe de Travail: Retraite & Égalité F/H