Sur le pied de guerre pendant le confinement, des salariés du commerce et des services venus de la France entière se sont réunis jeudi, à Paris. Ils réclament des augmentations de salaires en contrepartie du travail accompli et pour sortir de la précarité.

Ci-dessous des photos de ce rassemblement, un reportage vidéo de l’Humanite.fr et l’article paru dans le journal l’Humanité le 10 juillet

Lire notre article https://www.egalite-professionnelle.cgt.fr/les-premieres-de-corvee-occupent-la-place-le-9-juillet-a-paris-entrerdanslalumiere/ et pour signer la pétition ICI

Essentiels au plus fort de la crise sanitaire, les « travailleurs de l’ombre » ont décidé d’entrer dans la lumière. Jeudi, place d’Italie à Paris, les salariés du commerce, de la sécurité et des services à la personne ont décidé de donner de la voix à l’appel de la CGT, toutes banderoles et torches lumineuses dehors.« Sans tous ces travailleurs, le confinement aurait été beaucoup plus difficile pour tous. Ce sont eux qui ont fait tourner l’économie, ce qui a coûté la vie à certains. Pourtant, ils n’ont aucune reconnaissance »,se désole Élodie Ferrier, secrétaire fédérale de la
CGT commerces et services. Une seule solution pour que le travail des salariés soit enfin estimé à sa juste
valeur pour le syndicat : une augmentation massive des salaires. « Le sentiment d’avoir servi de chair à canon »
Parmi les centaines de personnes rassemblées, Stéphane, gilet rouge floqué de la CGT sur le dos, a fait le déplacement spécialement depuis Toulon. Employé d’un magasin Carrefour, lui et ses collègues ont vécu
l’épidémie déconfinés.« Aujourd’hui, notre direction nous sanctionne si nous ne portons pas de masque, alors
qu’il lui a fallu trois semaines pour nous en fournir, c’est scandaleux ! »dénonce le Varois. Chez les salariés de Retour à la terre, magasins franchisés de la marque alimentaire Biocoop, le même sentiment d’avoir servi de chair à canon prévaut.« Pendant le confinement, la charge de travail a explosé. Il y avait plus de clients, donc plus de cartons à manipuler, plus de poubelles à vider et plus de risques de contracter le virus. On a dû faire de la livraison à domicile alors que ce n’était pas prévu dans nos contrats de travail et que nous n’avons pas été payés plus »,détaille Constantin, qui a rejoint le rassemblement avec les travailleurs des deux magasins parisiens. En plus de
réclamer des augmentations de salaires, ils luttent contre le projet de la direction d’ouvrir un magasin le dimanche et demandent que de vraies fiches de postes soient créées.
Des augmentations de salaires, c’est aussi ce qu’exigent les employés des services. Gardes d’enfants, aides à
domicile…en grande majorité des femmes qui comptent parmi les salariés les plus précaires, avec des salaires qui dépassent rarement 1 000 euros net mensuels.« Les assistantes maternelles ont le statut le moins en phase avec leur utilité ! » fustige Stéphane Fustec, coordinateur fédéral de la CGT pour le service à la personne. Il rappelle que nombreuses sont celles à avoir continué d’exercer pendant l’épidémie, sans aucune directive de la Protection de l’enfance et dans un état de grande anxiété, alors que les rumeurs de contagiosité des enfants allaient bon train.« Parce que beaucoup pensent que c’est naturel pour les femmes de prendre soin des enfants, on accepte de les payer 3,51 euros par heure et par enfant gardé. Les métiers majoritairement féminins sont souvent très peu reconnus »,poursuit le syndicaliste. Même son de cloche chez les aides ménagères.« C’est indispensable d’augmenter les salaires. Je travaille 35 heures par semaine, donc je touche le Smic, mais beaucoup de mes collègues à temps partiel doivent vivre avec le RSA »,s’attriste Djamila, venue de Marseille pour porter ses revendications et celles de ses collègues.« Nous forcer à vivre dans une telle précarité, c’est du manque de respect »,conclut-elle. ■
par Marie Toulgoat ,