Cette année, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, avec la CES nous soulignons les retombées de la cyberviolence dans le monde du travail.

Les victimes et les survivant.es de cyberviolence sont souvent confronté.es à une discrimination directe de la part d’un employeur. C’est particulièrement le cas pour les victimes d’abus sexuels basés sur l’image (également connus sous le nom de « revenge porn »).

Compte tenu du projet de directive sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, nous demandons au Parlement européen d’inclure une disposition qui empêchera les employeurs de discriminer les victimes lors des processus de recrutement, de discipline ou de promotion.

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COMMUNIQUE DE PRESSE Stop aux licenciements des victimes de vengeance pornographique

Dans le cadre de la directive européenne sur la lutte contre les violences faites aux femmes, il faut empêcher les employeurs de faire preuve de discrimination envers les victimes de vengeance pornographique et d’autres formes de harcèlement sexuel en ligne.

La Confédération européenne des syndicats lance cet appel à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et face au nombre croissant de témoignages probants de discrimination d’employeurs envers les victimes de harcèlement sexuel basé sur l’image.

Aujourd’hui, certains employeurs procèdent systématiquement à des recherches en ligne sur des employés potentiels qui, comme l’a montré une étude, se traduisent parfois par des discriminations à l’encontre de victimes de cyberviolence dans le marché du travail. En France, une femme a ainsi témoigné qu’il lui est devenu impossible de trouver du travail après qu’un ancien partenaire ait publié des vidéos d’elle sur Facebook.

Il y a aussi de nombreux cas de femmes dont la carrière a été brisée suite à une vengeance pornographique. Par exemple, en Italie, une femme a été licenciée par son employeur après avoir signalé à la police que plusieurs vidéos d’elle avaient été publiées sans sa permission et étaient devenues virales.

Ignorées

Selon une enquête de l’initiative pour les droits civiques (CCRI), plus de la moitié des victimes craignent que leur réputation professionnelle en soit affectée à long terme tandis que 13% d’entre elles estiment avoir eu des difficultés à décrocher un emploi et que 6% ont été licenciées.

Malgré l’abondance des preuves de ce problème, rien n’est dit à ce sujet dans le projet de directive européenne sur la lutte contre les violences faites aux femmes. Si cette directive reconnaît bien que les violences domestiques peuvent avoir des conséquences économiques, elle ne couvre actuellement pas la cyberviolence.

La CES exhorte les membres du Parlement européen à corriger cette omission en incluant une disposition qui empêchera les employeurs de discriminer les victimes lors du recrutement ou des procédures disciplinaires ou de promotion.

La Secrétaire générale par intérim de la CES Esther Lynch a déclaré :

« Alors que la sélection et le réseautage en ligne deviennent de plus en plus importants dans le marché du travail, un nombre croissant de femmes voient leur carrière brisée par la cyberviolence telle la vengeance pornographique. »

« Dans certains cas, il s’agit d’une discrimination flagrante se traduisant par un licenciement après que le harceleur ait envoyé des images sur le lieu de travail ou les ait publiées en ligne mais aussi de formes de discrimination plus insidieuses comme la mise à l’écart pour une promotion. »

« L’impact de l’usage de telles images sur la sécurité économique des femmes est violent et durable. Il ne saurait être plus clair qu’il s’agit d’une question concernant le lieu de travail qui pourtant n’est pas identifiée dans le projet de directive. »

« En ce jour consacré à l’élimination des violences faites aux femmes, les syndicats appellent les eurodéputés et les ministres à faire en sorte que les employeurs ne puissent plus faire peser sur les victimes le prix de la cyberviolence. »