25 novembre 2025

Flamber le patriarcat et le capitalisme, sources des violences genrées au travail et dans la société !

La CGT appelle l’ensemble des personnels à se mobiliser lors des actions qui se dérouleront les 22 et 25 novembre en raison de la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes. Pleinement engagée dans cette lutte, la CGT réaffirme son soutien et sa solidarité avec les femmes du monde entier, premières victimes des discriminations et de toutes les formes de violences sexistes et sexuelles, outils de domination et d’exploitation. Nous sommes engagé·es dans les négociations du futur accord égalité professionnelle femmes et hommes dans la fonction publique, pour intégrer de nouvelles mesures contraignantes pour les employeurs dans la protection des victimes de VSST.

Nous dénonçons fermement les discours d’affichage de Macron et de ses gouvernements qui, dans une logique capitaliste, ne prennent pas la pleine mesure de la situation, ne prennent pas de réelles mesures de prévention et de protection des victimes et sabrent dans les budgets des services publics (de santé, de justice, de protection de l’enfance, territoriaux…). Le futur budget de l’État doit être à la hauteur de l’enjeu, pas d’économie sur la lutte contre les violences. Nous exigeons des actes, pas des promesses !

Du local à l’international, la lutte continue Un combat mondial, toujours d’actualité

Trente ans après le programme d’action de Beijing (1995), les violences faites aux femmes demeurent une pandémie mondiale. Dans tous les pays, les femmes subissent les inégalités économiques, le patriarcat, les guerres ; les crises et les politiques d’austérité fragilisent leurs droits fondamentaux. La journée du 25 novembre, reconnue par l’ONU comme journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, nous rappelle que ces violences ne sont pas une fatalité, mais bien le résultat de choix politiques et sociétaux.

En Iran, des femmes sont arrêtées, torturées, exécutées pour avoir refusé le port du voile obligatoire. En Afghanistan, les talibans ont effacé les femmes de l’espace public. En Ukraine, en Soudan, en Palestine, les guerres nourrissent les violences sexuelles et la domination patriarcale. Aux États-Unis et dans une partie de l’Europe, le droit à l’avortement et les libertés reproductives sont remis en cause.

La montée de l’extrême droite et des idéologies masculinistes, souvent inspirées de modèles américains ou européens réactionnaires, diffuse une vision du monde autoritaire, sexiste et raciste. Ces mouvements veulent renvoyer les femmes à la maison, au silence et à la dépendance économique, en détruisant des décennies de conquêtes sociales et féministes. Face à cette offensive internationale, la solidarité féministe, syndicale et antifasciste est plus indispensable que jamais.

Respecter les engagements internationaux

La France a ratifié la Convention n° 190 de l’OIT sur l’élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail, mais sans transposer les mesures de la Recommandation n° 206.

Ces mesures prévoient pourtant :
des congés pour les victimes de violences domestiques,
une protection contre le licenciement,
des aménagements du temps de travail,
et une prise en compte de ces violences dans l’évaluation des risques professionnels.

La France doit tenir ses engagements et créer de nouveaux droits sociaux pour les salarié·es victimes de violences.

En France : des chiffres qui révoltent
230 000 femmes déclarent des violences sexuelles chaque an-née, dont 60 % ont entre 18 et 24 ans.
373 000 subissent des violences conjugales.
96 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en 2023.
57 % des violences sexuelles enregistrées concernent des mineur·es.
30 % des salariées ont été harcelées ou agressées sexuellement au travail, et 70 % n’en parlent jamais à leur employeur.
Parmi celles qui parlent, 40 % voient leur situation empirer.

Ces violences s’inscrivent dans un système inégalitaire où les femmes subissent précarité, bas salaires, temps partiels imposés et manque de reconnaissance.

Les lieux de travail ne sont pas épargnés : les violences sexistes et sexuelles existent, mais sont souvent invisibilisées par les employeurs. En effet, ces derniers ne souhaitent surtout pas attribuer de moyens suffisants à la lutte contre le harcèlement et les VSST, encore plus dans un contexte de pression économique menée par l’État sur les collectivités. Malgré tout, traiter le harcèlement et les VSST, au-delà d’un choix politique de la part des employeurs, c’est avant tout une obligation en matière de santé et sécurité au travail. Ils doivent donc y mettre des moyens pour que cela cesse !
Des avancées arrachées, mais encore insuffisantes.

Le 23 octobre 2025, l’Assemblée nationale a reconnu le non-consentement comme critère constitutif du viol. Une victoire historique, conquise par des années de luttes féministes, syndicales et citoyennes. Mais cette avancée ne suffira pas sans moyens pour la justice, la police, la prévention et l’éducation. Le droit, sans application concrète, reste lettre morte.

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