Ce vendredi 25 novembre, à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l’Ugict-CGT dévoile un chiffre inédit(*) sur les violences sexistes et sexuelles sur le lieu de travail, et inaugure un générateur de questionnaires en ligne pour que les syndicats puissent lancer des enquêtes anonymes à grande échelle dans les entreprises et administrations.
Explications
Parmi les personnes interrogées (**) :
En 2022, les actions contre les VSST restent largement insuffisantes et méconnues sur les lieux de travail.
- il y a absence ou méconnaissance de mesures de prévention des violences sexistes et sexuelles dans les deux tiers des cas
(43 % “non”, 25 % “ne sait pas”)
Le générateur d’enquête fonctionne à partir d’une enquête type (voir ci-dessous) clonée en fonction de la situation de l’entreprise et le nombre de réponses attendues. Les syndicats peuvent ensuite modifier, ajouter ou supprimer des questions ou réponses en fonction de leurs besoins
L’enquête type est construite autour de 5 axes à savoir :
- les violences dans l’environnement de travail
- les violences dont les répondant·es ont été témoins ou informé·es
- les violences subies
- la place dans l’organisation du travail
- les moyens d’agir
Élaborées à l’initiative de militantes et militants du collectif jeune diplômés de l’Ugict-CGT, les questions et réponses ont été conçues par des expert·es, avec l’appui de professionnels de la statistique publique syndiqué·es à la CGT.
L’expérience de l’Ugict-CGT en matière d’enquêtes numériques ne date pas d’hier. L’Ugict-CGT est à l’origine de l’enquête nationale « le travail sous épidémie » après le confinement en 2020 ainsi que d’une enquête nationale « le télétravail, c’est OUI, mais… » en 2021 après la généralisation de ce dernier
Cette démarche consistant à proposer des modèles d’enquête en ligne directement déclinables par les syndicats sur le lieu de travail a déjà prouvé son efficacité en 2021 avec un générateur d’enquêtes sur le télétravail. Via le site dédié enqueteteletravail.fr plus d’une centaine de syndicats ont en effet diffusé des enquêtes dans leurs entreprises en amont de négociations d’accords ou de revendications sur le sujet.
* baromètre 2022 mené sur un échantillon représentatif de technicien·nes, agents de maitrise et professions intermédiaires par l’institut ViaVoice avec le soutien de Secafi, à paraitre en intégralité le 5 décembre 2022, et présenté en webinaire ce jour là à 11h.
** Interviews réalisées en ligne du 3 au 14 novembre 2022, auprès d’un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population appartenant à la catégorie des professions techniciennes et intermédiaires travaillant en France métropolitaine. Représentativité par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : sexe, âge, profession, région et secteur d’activité.
Pourquoi une enquête ?
“Alors ma belle, c’est pas la forme aujourd’hui. T’as tes règles ?”
“Elle va nous en pondre combien ?”
“T’as vu à la cantine, comment elle parle de ses vacances avec *sa* *femme*. Elle exagère ! Elle a besoin d’étaler sa sexualité devant tout le monde ?”
Sur nos lieux de travail, les propos à connotation sexiste ou lgbtphobe sont inacceptables !
Méconnues, tabous, parfois niées par les collègues ou nos employeurs, les violences sexistes, sexuelles et lgbtphobes n’épargnent aucun collectif de travail, aucun·e salarié·e, quelles que soient ses responsabilités, en tant que victimes ou témoins.
Alors que de nombreux employeurs refusent encore d’agir pour garantir la dignité, la santé et la sécurité de leurs salariés, nous devons faire la démonstration de l’ampleur du phénomène au plus près des réalités des conditions de travail de nos collègues.
Mener une enquête sur les violences sexistes, sexuelles et lgbtphobes au travail c’est sortir de l’omerta, du discours de comptoir. C’est entendre la parole de toutes les victimes et élever le niveau d’intolérance aux propos et aux actes violents et discriminants sur nos lieux de travail. Enfin, c’est s’appuyer sur les expériences et les attentes de vos collègues pour gagner de nouveaux droits !