L’Union Syndicale Départementale de la Santé CGT des Hauts-de-Seine a mené une enquête dont elle a présenté les résultats le 28 avril, à l’occasion de la journée mondiale de la santé et de la sécurité des travailleuses et travailleurs avec l’appui de l’Union Départementale CGT 92. Cette enquête a été menée auprès des professionnel·les du secteur médico-social et sanitaire sur la question de la santé au travail, secteur très fortement féminisé. Ils rejoignent les constats de l’étude IRES CGT sur les métiers du soin et du lien[1].
Avec des accidents du travail en forte hausse, des conditions de travail dégradées, une santé mentale en souffrance et un manque de prévention médicale, les résultats de l’enquête dans les Hauts-de-Seine sont alarmants :
– 36 % de salarié·es des EHPAD ont eu un accident du travail
– 11 % une maladie professionnelle
– 47 % qui jugent leurs conditions de travail mauvaises
– 32 % qui trouvent mauvaise leur relation avec leur·e supérieur·e
– 32 % se sentent stressé·es au travail
– 22 % qui viennent au travail angoissé·es
– 29 % qui n’ont pas vu le médecin du travail
Retrouvez l’enquête dans son intégralité ci-dessous
EN BREF








sortir du silence
Dans les Hauts-de-Seine, la CGT Santé a lancé une enquête auprès de salariés de dix Ehpad. Sur les 419 salariés qui ont répondu, en grande majorité des femmes aide-soignantes, agents de service hospitaliers (ASH), infirmières, plus du tiers ont déjà eu un accident du travail, 23% ne se souviennent pas d’avoir vu un médecin du travail. « Les résultats illustrent la sinistralité dans le secteur, la pénibilité des métiers, les licenciements pour inaptitude au mépris de l’accompagnement en termes de prévention au travail », commente Malika Belarbi, secrétaire de l’union syndicale départementale (USD) CGT 92, qui organise un rassemblement devant l’agence régionale de santé aujourd’hui. La militante se souvient de cette jeune infirmière de 35 ans agressée au couteau par un proche d’une résidente, qui a fait un AVC quinze jours plus tard. « Il a fallu se battre pour que sa maladie soit reconnue comme d’origine professionnelle. »
NVO https://nvo.fr/accidents-et-morts-au-travail-sortir-du-silence/
UNE DéLéGATION REçUE A L’AGENCE RéGIONALE DE SANTé
Une délégation de personnels de la santé avec les Secrétaires Générales de l’UD et l’USD CGT 92 ont été reçues par l’ARS pour présenter cette enquête. Elle a mis en évidence la sinistralité en matière de conditions de travail et de santé. L’ARS 92 s’est emparée de cette analyse afin de proposer plusieurs pistes pour améliorer la situation. Elle propose de mettre en place un dispositif en matière de suivi de santé des professionnel·les de la santé ainsi que des contrôles en matière de formation professionnelle, des contrôles inopinés…
La santé n’a pas de coût : des mesures immédiates pour le bien-être, la santé physique, mentale et sociale s’imposent. La CGT 92 revendique :
– l’augmentation du ratio de soignant·es au pied des résident·es
– la formation pour toutes et tous de manière égalitaire
– le développement de la prévention des risques professionnels et psychosociaux
– l’instauration d’un dispositif pour accompagner les professionnel·les : suivi de l’état de santé et orientation personnalisée vers des reclassements en cas d’inaptitude à leurs fonctions au lieu de les diriger vers France travail….
Ce combat pour de meilleures conditions de travail pour toutes et tous est fondamental. Il rejoint le combat pour la retraite à 60 ans et la reconnaissance de la pénibilité des métiers du soin et du lien.
[1] https://ires.fr/publications/cgt/investir-dans-le-secteur-du-soin-et-du-lien-aux-autres-un-enjeu-degalite-entre-les-femmes-et-les-hommes/