Aujourd’hui, Ferney Voltaire, bourgade française à 10 km de Genève dans laquelle nous résidons, est bouclée. Et pour cause, notre Président de la République y est en visite. En profitera-t-il, comme le faisaient ses prédécesseurs, pour venir rappeler l’attachement de la France à des normes internationales de haut niveau pour harmoniser les droits des travailleur.ses ? Non, il a beaucoup mieux à faire, et sa journée sera consacrée à l’inauguration du château de Ferney. Le patrimoine est un signal beaucoup plus rassurant pour les investisseurs que les droits sociaux…

Un travail de fourmis à l’OIT…

Nous continuons de notre côté notre travail de fourmis sur le projet de convention. Comme nous le craignions, les débats avancent lentement. La journée de jeudi a été centrée sur l’article 3A du projet de convention et sur la définition de la violence et du harcèlement. Un compromis a finalement été trouvé en plénière sur une définition proche du texte initial, suffisamment large pour inclure tous les types de violences, qui sera précisée nous l’espérons dans la recommandation, en reprenant les définitions de la convention d’Istanbul. Loin d’être un détail, cette question de définition est fondamentale, notamment pour les violences sexistes et sexuelles, très souvent déqualifiées (on se souvient en France par exemple du débat autour de la caractérisation de l’agression de Théo comme d’un viol), non définies dans de nombreux pays et encore moins poursuivies pénalement. La séance de nuit s’achève vers 22h30, nous ne sommes toujours qu’à la 1ère page du projet de norme, il nous reste 10 pages à examiner en une semaine…

A noter: c’est maintenant la France qui assure le leadership au niveau de l’UE, à la place de la Bulgarie. Excellente nouvelle, car indépendamment de toute considération quant à la qualité respective des représentant.e.s des 2 pays, on peut tout de même relever que la Bulgarie a fait savoir en mars dernier son refus de ratifier l’excellente convention d’Istanbul (sur la lutte contre les violences domestiques) qu’elle avait signée sous un précédent gouvernement, et a aussi répondu « NON » à la proposition de convention. Difficile, donc, d’attendre d’elle une attitude proactive sur le sujet!