Si l’on demandait à un citoyen pris au hasard ce que signifie pour lui le 25 novembre, nul doute que cela ne lui évoquerait pas grande chose, sauf peut-être la Sainte Catherine s’il a gardé en mémoire de vieilles traditions… C’est pourtant la date choisie par les Nations Unies pour célébrer la Journée Internationale pour l’Elimination de la Violence contre les Femmes. La couleur retenue par cette journée est l’orange qui veut symboliser un monde meilleur pour les femmes et les filles. On connaît également cette journée sous le nom d’Orange Day.

Mais pourquoi le 25 Novembre au juste ?

Cette date a été retenue en l’honneur des femmes ci-dessus : Patria, Minerva et Maria Teresa Mirabal, trois sœurs héroïques et martyres de la lutte contre le dictateur Rafael Trujillo, qui dirigea la République dominicaine de 1930 à 1961. On les surnommait également les sœurs « Mariposas » (Papillons).

Minerva Mirabal, invitée ainsi que ses parents à plusieurs réceptions en l’honneur du dictateur Trujillo, reçut, à plusieurs reprises, des avances plus qu’insistantes de la part de ce dernier. Avances qu’elle refusa allègrement, elle qui fréquentait de manière intime l’un des fondateurs du Parti Socialiste Populaire, le jeune dirigeant communiste, Perciles Franco.

Ce refus généra une colère noire de la part de Trujillo qui commença une véritable chasse aux sorcières envers la famille Mirabal et son entourage.

Ainsi, Enrique Mirabal, le père des 3 soeurs, qui sur le conseil du gouverneur de Moca, avait envoyé un télégramme d’excuse à Trujillo, est arrêté et conduit en prison. Un peu plus tard, Minerva est arrêtée ainsi que plusieurs de ses amies. Les prisonnières sont interrogées pendant plusieurs semaines sur les supposées relations de Minerva avec des membres du Parti Socialiste Populaire. À partir de ce moment, la famille Mirabal, mais surtout Minerva et son entourage, sont sous étroite surveillance, et Trujillo est informé en permanence de toutes ses activités. Le père est soumis à des humiliations graves, à des incarcérations et brutalités menant à la fragilisation de son cœur, puis son décès.

Quelques années plus tard, MInerva Mirabal rejoint le mouvement antitrujillista (dit du 14 Juin) ayant pour but d’évincer le dictateur Trujillo. Ce mouvement n’a pas tenu longtemps car il a été dénoncé aux services secrets du dictateur qui a immédiatement fait arrêter, emprisonner et torturer à mort des centaines de partisans du mouvement.

Le destin des 3 sœurs vire au tragique lorsque, le 25 Novembre 1960, lors du retour d’une visite à leurs maris emprisonnés, Patria, Minerva et María Tereza Mirabal quittèrent Puerto Plata à bord d’une jeep, en direction de leur maison. Elles furent arrêtées par un autre véhicule à coups de rafales de balles. Amenées loin de la route, dans un endroit discret, elles furent assassinées, à la machette. Leur chauffeur, Rufino de La Cruz, perdit lui aussi la vie. Leurs cadavres furent replacés dans la jeep qui les transportait, pour être ensuite jetés du haut d’un précipice qui bordait la route.

Et aujourd’hui ?

Quelques décennies plus tard, l’événement ne parvient toujours pas à capter l’attention de la communauté internationale… Pourtant, les sévices et tortures infligés par des hommes à des millions de femmes sont bien réels et les colonnes de tous les journaux de la terre ne suffiraient pas si l’on voulait recenser la totalité de ces crimes: aux Etats-Unis, une femme est battue par son partenaire toutes les 15 secondes; en Afrique du Sud, une femme est violée toutes les 23 secondes ; au Bangladesh, près de la moitié des femmes ont subi des abus physiques de la part de leur conjoint.

En France, une femme meurt tous les 3 jours sous les coups de son mari.

Sur votre lieu de travail, les violences existent aussi !

Chaque jour, à La Poste, chez Orange et dans n’importe quelle strate de la société, les femmes sont victimes de violences.

Les guichetières, les vendeuses, les téléconseillères, les factrices, les femmes de ménage, les caissières, les conductrice de transports en commun, les contrôleuses, les infirmières… Toutes ont déjà subi, au moins une fois dans leur vie, une remarque sexiste.

Beaucoup subissent quotidiennement un harcèlement moral lié à leur genre (remarques machistes, dénigrantes, désobligeantes sur la tenue vestimentaire, sur l’orientation sexuelle…).

Certaines subissent un harcèlement sexuel sur leur lieu de travail, de la part de collègues, d’employeurs, de clients (propos déplacés, chantage à la promotion, attouchements, viols…).

Pour que cela cesse, élevons nos voix contre ces violences quotidiennes qui pourrissent nos vies !

Commission Femmes mixité FAPT 67