Pétition « Les femmes grandes gagnantes de la réforme des retraites ? Lol ! Les associations féministes et la CGT ont publié un appel/pétition pour dénoncer le caractère sexiste de la réforme des retraites A signer et faire signer https://laretraite.lol/grandesgagnantes/

Le collectif femmes mixité met également à votre disposition un argumentaire féministe contre la réforme des retraites (mis à jour au 27 janvier suite au projet de loi) Les femmes grandes perdantes de la réforme des retraites

Retrouvez ci-dessous la video de la NVO, l’argumentaire féministe CGT -également sur le site de l’UGICT-CGT , le texte de la pétition, le tract de mobilisation CGT et le tract unitaire.

N’hésitez pas à diffuser très largement ces outils, la mobilisation des femmes jouera un rôle clé pour gagner le retrait de la réforme !

ARGUMENTAIRE FEMINISTE Les femmes, grandes perdantes de la réforme des retraites

Edouard Philippe l’a dit : les femmes seront les grandes gagnantes de la réforme des retraites. Aucun chiffre, aucune simulation pour le démontrer. Ayez confiance…
Cette réforme va tirer les droits de l’ensemble des salarié.e.s vers le bas, mais elle sera particulièrement défavorable aux femmes pour plusieurs raisons.

1- Une situation déjà très dégradée aujourd’hui

Les femmes sont payées 26% de moins que les hommes du fait

  • Du plancher collant : Les temps partiels (30% des femmes y sont enfermées) et la précarité
  • Du plafond de verre : les femmes ont peu ou pas de déroulement de carrière :
  • Des parois de verre : la moindre rémunération des métiers dans lesquels les femmes sont concentrées (tertiaire, éducation, social, santé…)
  • De la part variable de la rémunération, c’est ce qui explique que les inégalités soient encore plus importantes chez les cadres

On retrouve évidemment ces inégalités à la retraite :

  • la pension de droit direct des femmes est inférieure de 42 % à celle des hommes, cet écart est ramené à 29% une fois intégrée la pension de réversion et les droits familiaux
  • les femmes partent en retraite en moyenne un an plus tard que les hommes,
  • une femme sur 5 attend 67 ans, l’âge d’annulation de la décote (un homme sur 12),
  • elles subissent malgré tout plus souvent la décote, du fait de carrières plus courtes,
  • 37 % des femmes retraitées et 15 % des hommes touchent moins de 1000 € de pension brute (909 € nets).

Cette situation continue à se dégrader du fait des réformes passées.

2 – Les 2 principes centraux de la réforme des retraites pénaliseront particulièrement les femmes

La prise en compte de toute la carrière au lieu des 25 dernières années et des 6 derniers mois dans le public.

Les périodes de temps partiel, d’interruption pour charges familiales ou de chômage ne pourront plus être neutralisées et feront baisser le montant des pensions. Pour s’en faire une idée, il suffit de regarder les écarts de pension F/H dans les retraites complémentaires AGIRC/ARRCO qui prennent déjà en compte toutes les années. A l’AGIRC, les écarts sont de 60%.

Le report indéfini de l’âge de la retraite

Le premier ministre l’a martelé : « il faudra travailler plus longtemps ». Pourquoi ? Parce que le principe de la réforme est de bloquer le financement de notre système de retraite à son niveau actuel, 14% du PIB, alors que la proportion de retraité·es dans la population augmente. Ce sera défavorable pour tout le monde mais plus particulièrement pour les femmes, qui ont déjà des carrières plus courtes : 40% des femmes et 32% des hommes partent aujourd’hui avec une carrière incomplète. Le temps des femmes est encore très différent de celui des hommes : ce sont elles qui s’arrêtent ou limitent leur activité pour élever les enfants ou s’occuper des personnes dépendantes.

Une réforme féministe devrait au contraire

– Abaisser le temps de travail pour permettre aux femmes comme aux hommes de s’occuper des enfants

– Revenir à la prise en compte des meilleures années pour le calcul de la retraite

– Lutter contre le sous-emploi des femmes, les temps partiels et la précarité, et mettre en place un service public de la petite enfance pour permettre aux femmes de continuer à travailler

3 – Les droits familiaux remis en cause

Le gouvernement supprime :

La Majoration de Durée d’Assurance (MDA), qui permet aux mères de valider 2 ans de cotisations par enfant dans le privé et 1 an dans le public. Ce dispositif permet à la fois de valider des années et d’améliorer considérablement le montant de la pension en partant avec une carrière complète.

La majoration de pension de 10% pour le père et la mère des familles de 3 enfants ou plus.

A la place, une majoration de pension de 5% par enfant sera attribuée, mais pour l’un des deux conjoint.e.s au choix. Les projections démontrent que cela pénaliserait la majorité des mères, même si c’est elles qui prennent la bonification. Mais la bonification peut aussi être divisée en deux ou prise exclusivement par le père. Certaines femmes pourront donc ne plus avoir aucune compensation de leur maternité, ralentissement et interruptions de carrière alors que les écarts avec les carrières des hommes restent très importants ! Pour les parents de famille de 3 enfants, le gouvernement a été contraint d’annoncer une augmentation de 2% de ces droits, soit une bonification de 7% au 3e enfant à choisir entre les 2 parents au lieu de 10% aujourd’hui pour chacun.

Ces droits seraient financés par l’impôt alors qu’ils le sont aujourd’hui par les cotisations. Ils pourront donc être remis en cause à tout moment, et surtout, pour les ICTAM, placés sous conditions de ressources et plafonnés.

A noter, le montant de ces bonifications ne figure pas dans le projet de loi, mais seulement dans l’exposé des motifs. La définition des pourcentages est renvoyée à des décrets, qui seront pris unilatéralement par le gouvernement. Le problème ? Cela permet au gouvernement de modifier discrètement et quand il le souhaite ces bonifications pour enfants, sans même passer par le Parlement !

Aucune simulation, pire, le gouvernement a retiré de son étude d’impact les cas types de mères de familles qui montraient une baisse de droits importante pour les femmes…

Voir l’etude de l’Institut de la Protection Sociale

4 – La pension de réversion fragilisée

Les pensions de réversion, dont les bénéficiaires sont à 90% des femmes sont modifiées sur 3 points :

  • Face à notre mobilisation, le gouvernement a reculé et les droits à réversion pourront être ouverts à partir de 55 ans comme ce qui existe dans le privé aujourd’hui (dans le rapport Delevoye, il fallait attendre d’être à la retraite). Cependant, ceci représente un recul pour la fonction publique et certains régimes spéciaux où la réversion est accessible sans condition d’âge.
  • La pension de réversion ne sera plus accessible après un divorce. 45% des mariages finissent par un divorce.
  • Le mode de calcul de la pension de réversion sera modifié. Aujourd’hui elle assure 50% des revenus du conjoint décédé, demain elle devra maintenir 70% des revenus du couple. Pour de nombreuses personnes, cela conduirait à baisser le montant de la réversion, notamment quand il y a peu d’écarts de revenu entre les 2 conjoints.

Et bien sûr, toujours pas d’élargissement de la réversion aux couples non mariés et au PACS, alors que certains régimes spéciaux le prévoyaient !

5 – Pas de prise en compte de la pénibilité

Les départs anticipés sont supprimés

Ceci concerne notamment dans la fonction publique 400 000 femmes (sage-femmes, aides-soignantes, infirmières, …) qui bénéficient de la catégorie active et peuvent partir dès 57 ans. À la place, le « compte professionnel de prévention » (C2P)

Des critères restrictifs et discriminants…

Seuls 6 critères seront désormais pris en compte : les températures extrêmes, le bruit, le travail de nuit, le travail en équipes successives alternantes, le travail répétitif, les activités exercées en milieu hyperbare. Exit le port de charges lourdes, le travail posté etc. Des critères si restrictifs que le compte pénibilité ne bénéficie qu’à 3% des salarié.e.s du privé. Ils sont aussi très discriminants pour les femmes: 75% de ses bénéficiaires sont des hommes

Les seuils d’exposition pour valider des points sont très élevés. Pour les points liés aux températures, il faudrait avoir travaillé 6 mois de l’année (900 heures) dans des températures inférieures à 5°C ou supérieures à 30°C! Pour partir à 60 ans il faudrait avoir été exposé pendant au moins 25 années à un facteur de risque ou pendant 12,5 années à plusieurs facteurs… Seule inflexion annoncée, le travail de nuit pour lesquels les seuils seraient abaissés

…permettant au mieux un départ à 62 ans

Le compte pénibilité permet au mieux un départ 2 ans plus tôt. Avec l’instauration de l’âge d’équilibre à 64 ans, le départ sans décote serait seulement à 62 ans !

De l’aveu même du Premier ministre, seules ¼ des aides-soignantes pourraient partir plus tôt, c’est-à-dire à 62 ans, alors qu’aujourd’hui elles peuvent toutes partir à 57 ans !

Rappelons qu’en France :

  • l’espérance de vie en bonne santé stagne à 63,4 ans en moyenne…
  • l’espérance de vie en bonne santé n’est que de 59 ans pour un ouvrier
  • l’espérance de vie d’une infirmière est de 7 ans inférieure à celle de la moyenne des femmes.
  • 20% des infirmières et 30% des aides-soignantes partent à la retraite en incapacité

6 – Pour les femmes fonctionnaires, la double peine

La prise en compte de toute la carrière au lieu des 6 derniers mois sera très défavorable aux fonctionnaires, notamment aux catégories A et B, qui, grâce aux grilles, ont des carrières (légèrement) ascendantes. Les femmes représentant 63% des fonctionnaires, elles sont particulièrement concernées.

Mais elles seront encore plus concernées car la « contrepartie » proposée par le gouvernement, la prise en compte des primes, non seulement sera insuffisante à neutraliser ce recul, mais en plus sera très discriminante pour les femmes. En effet

– Les filières dans lesquelles les femmes sont concentrées ont peu ou pas de primes (éducation nationale, …)

– Dans les filières où il y a des primes, elles bénéficient plus aux hommes qu’aux femmes

En global dans la fonction publique, les hommes touchent 1/3 de primes de plus que les femmes.

7 – Des avancées en trompe l’œil

Le gouvernement prétend que sa réforme sera favorable aux femmes avec 3 arguments

« Il y aura un minimum de retraite à 1000 € »

Il oublie de préciser

  • qu’il faudra avoir 64 ans pour y avoir accès au lieu de 62 ans aujourd’hui,
  • qu’il faudra avoir une carrière complète, alors que 40% des femmes n’ont pas de carrière complète. Ajoutons qu’avec la suppression de la validation de 2 annuités par enfants (MDA) et la non validation des périodes de chômage non indemnisées, il sera encore plus difficile pour les femmes de valider une carrière complète.
  • et que le minimum à 1000 € était prévu depuis 2003 dans la loi
  • Que le montant du minimum n’est même pas précisé dans le projet de loi retraite et renvoyé à des décrets, qui pourront être modifiés unilatéralement par le gouvernement
  • Que ce montant est inférieur de 6,8% au minimum des fonctionnaires, de 9,6% au minimum SNCF et de 13,8% à celui de la banque de France.

« Toute heure travaillée sera validée »

Aujourd’hui, il faut travailler au minimum 150h SMIC pour valider un trimestre de retraite (soit en moyenne 12h/semaine). Le passage à un système par point permettrait de valider toute heure travaillée. Sauf que

Cela concerne moins de 4% de femmes

4,5% des femmes travaillent moins de 15h/semaine. Souvent, elles cumulent ces heures avec des allocations chômage, ce qui leur permet malgré tout de valider un trimestre de retraite

Ceci ne rattrapera pas la pénalisation de la prise en compte de ces années dans le calcul de la retraite.

Ceci ne compensera pas le recul très important du nombre de privés d’emploi indemnisés du fait de la réforme de l’assurance chômage, qui de ce fait là ne valideront plus de trimestre pour leur retraite

« L’âge pivot permettra aux femmes de partir à 64 ans au lieu de 67 ans »

Aujourd’hui, 20% des femmes sont obligées d’attendre 67 ans pour éviter la décote. Ce qui signifie que 80% des femmes partent plus tôt…Aujourd’hui, 60% des femmes (et 70% des hommes) partent à la retraite avant 62 ans. Pour la majorité des femmes, l’âge pivot à 64 ans se traduira par une baisse de pension ou par un départ plus tardif… Ajoutons que cet âge pivot est amené à se déplacer automatiquement au rythme de l’espérance de vie, et sera de 65 ans pour la génération 1980 et de 66 ans pour la génération 1990.  

8 – Mettre fin aux inégalités femmes hommes : la solution !

Réaliser enfin l’égalité salariale permettre non seulement de mettre fin à une injustice flagrante mais aussi de dégager les ressources nécessaires pour financer notre système de retraites. Augmenter les salaires des femmes, c’est augmenter les cotisations et donc le financement des retraites !

La CGT propose notamment :

– L’instauration d’une surcotisation patronale retraite pour toutes les entreprises qui ne respectent pas l’égalité salariale

– Le paiement de la cotisation retraite de l’employeur à temps plein pour tous les temps partiels de moins de 24h de façon à garantir des droits pour les salarié.e.s et à pénaliser les employeurs qui abusent des temps partiels courts.

– L’ouverture immédiate de négociations pour la revalorisation des métiers dans lesquels les femmes sont concentrées

PETITION Réforme des retraites : les femmes grandes gagnantes ? ? Lol ! L’appel des #grandesgagnantes

Edouard Philippe l’a dit : les femmes seront les « grandes gagnantes » de la réforme des retraites. Aucun chiffre, aucune simulation pour le démontrer. Ayez confiance.

Sauf que nous nous sommes plongées dans sa réforme et qu’il y a un paquet de problèmes pour les femmes. La retraite serait désormais calculée en prenant en compte l’ensemble de la carrière et non plus les meilleures années. Plus possible de neutraliser les périodes de temps partiel, le chômage ou les interruptions pour prendre en charge les enfants et les personnes dépendantes. Les majorations pour enfants seraient une nouvelle fois rognées. Les pensions de réversions excluraient désormais les couples divorcés et seraient accessibles seulement une fois à la retraite. Les professions dans lesquelles les femmes sont concentrées paient un lourd tribut : plus de reconnaissance de la pénibilité et de départ avant 62 ans pour les 400 000 aides soignantes, infirmières et sage-femmes, effondrement de la retraite des 600 000 enseignantes…

Le premier ministre l’a martelé : « il faudra travailler plus longtemps ». Pourquoi ? Parce que le principe de la réforme est de bloquer le financement de notre système de retraite à son niveau actuel, 14% du PIB, alors que la proportion de retraité·es dans la population augmente. Ce plafonnement se traduira notamment par le retour du risque de pauvreté chez les retraité.e.s âgé.e.s, en grande majorité des femmes.

Pourtant, l’indépendance économique est une condition indispensable pour l’émancipation, pour pouvoir faire ses choix de vie et quitter son conjoint si on le souhaite. Nous demandons le retrait de cette réforme sexiste. Nous voulons une réforme des retraites féministe qui repose au contraire sur la réduction du temps de travail, l’égalisation des salaires, le renforcement de l’activité professionnelle des femmes, et permettre aux femmes comme aux hommes d’avoir une retraite complète tout en ayant du temps pour leur vie sociale et familiale.

Premières signataires

Agathe, collectif “Nos retraites”

Manon Aubry, eurodéputée

Clémentine Autain, députée

Ana Azaria, Femmes égalité

Marion Barbeau, 1ère danseuse à l’Opéra de paris

Sophie Binet, CGT

Hélène Bidart, adjointe à la mairie de Paris

Laurence Cohen, sénatrice

Eva Darlan, comédienne

Laurence De Cock, historienne

Caroline De Haas, #Noustoutes

Genevieve Fraisse, philosophe

Sigrid Gerardin, FSU

Murielle Guilbert, Solidaires

Juliette, auteure musicienne

Cherifa Khiari, femmes gilets jaunes, collectif des femmes du Palais

Sophie de La Rochefoucault, comédienne

Mathilde Larrère, historienne

Séverine Lemière, économiste

Mélanie Luce, UNEF

Christiane Marty, Copernic

Céline Picques, OLF

Sophie Pochic, sociologue

Audrey Pulvar, militante écologiste

Sandra Regol, EELV

Suzy Rojtman, CNDF

Rachel Silvera, économiste

Sophie Taillé, Génération.s

Assa Traoré, comité Justice pour Adama

Catherine Tricot, directrice de Regards

Céline Verzeletti, CGT

Malika Zediri, collectif chomeu.se.r.s et précaires

TRACT CGT – RETRAITE DES FEMMES : IL FAUT EN FINIR AVEC LES INEGALITES !

Samedi 23 novembre dernier, nous avons vécu la plus grande journée de mobilisation féministe en France. Refusant de débloquer les moyens humains et financiers nécessaires et de mettre en place de vraies mesures de protection au travail, le gouvernement s’est contenté d’annonces gadgets. La mobilisation doit donc continuer pour gagner la fin des violences sexistes et sexuelles. La journée de grève massive du 5 décembre contre la réforme des retraites est également un temps fort de ce combat. Quel rapport? L’indépendance économique !

Quand près de 40 % de femmes touchent une pension nette de moins de 900 €, comment échapper aux phénomènes d’emprise et quitter un conjoint violent ? Cette situation est encore aggravée avec la réforme des retraites.

 

Les inégalités en chiffre

• la pension de droit direct des femmes est inférieure de 42% à celle des hommes et de 26% avec les droits familiaux et les pensions de réversion ;

• les femmes partent en retraite en moyenne un an plus tard que les hommes ;

• Une femme sur 5 attend 67 ans, l’âge d’annulation de la décote (contre un homme sur 12) ;

• 12,1 % des femmes subissent la décote, du fait de carrières plus courtes (8,8 % pour les hommes) ;

• 37 % des femmes retraitées et 15 % des hommes touchent moins de 900 € nets de pension. Cette situation continue à se dégrader du fait des réformes passées.

 

LE PROJET MACRON : UN RECUL POUR LA RETRAITE DES FEMMES

La réforme des retraites fera baisser les pensions de toutes et tous, mais elle sera particulièrement défavorable aux femmes.

1. Prise en compte de toute la carrière : les années de temps partiel et de précarité vont se payer cash

Le projet de réforme des retraites prévoit de prendre en compte l’ensemble de la carrière au lieu des 25 meilleures années dans le privé ou des 6 derniers mois dans le public. Avec ce système, les années de temps partiel ou d’interruption pour les charges familiales vont se payer cash!

2. Recul sur les droits familiaux et les pensions de réversion

Les droits familiaux et pensions de réversion permettent de réparer une partie des inégalités de carrière entre les femmes et les hommes. Le gouvernement veut les fragiliser:

• aujourd’hui, chaque enfant donne droit à la validation pour les retraites de 8 trimestres dans le privé et 4 dans le public. Pour chaque parent de plus de 3 enfants, le montant de la pension est majoré de 10 %. Ces majorations seraient supprimées et remplacées par une majoration de 5 % au premier enfant pour le père ou la mère. Un recul global et le risque que ce soit le meilleur salaire – en général le père – qui prenne la majoration !

• les pensions de réversion ne seront plus accessibles automatiquement en cas de divorce et pourront seulement être touchées une fois que le conjoint survivant sera à la retraite, alors qu’aujourd’hui elles sont ouvertes dès 55 ans dans le privé.

 

3- Reporter l’âge de départ en retraite : un recul pour les femmes

La réforme des retraites vise à mettre en place une règle d’or qui bloque les ressources à leur niveau actuel (14 % du PIB), alors que le nombre de retraité·e·s augmentera de 30 % d’ici à 2050. La conséquence: le montant des pensions sera revu à la baisse et il faudra travailler toujours plus longtemps pour avoir une bonne retraite. Du fait des charges familiales, les femmes ont des durées de carrière plus faibles que celles des hommes. Reporter l’âge de départ à la retraite défavorise donc particulièrement les femmes !

Dans une société féministe, nous pensons au contraire qu’il faut réduire le temps de travail pour permettre aux femmes comme aux hommes de prendre du temps pour s’occuper de leurs enfants et de leurs ainé·e·s ! C’est la raison pour laquelle la CGT défend la retraite à 60 ans avec 75 % du dernier salaire.

 

METTRE FIN AUX INÉGALITÉS FEMMES HOMMES: LA SOLUTION!

Réaliser enfin l’égalité salariale permettre non seulement de mettre fin à une injustice agrante mais aussi de dégager les ressources nécessaires pour financer notre système de retraites.

Augmenter les salaires des femmes, c’est augmenter les cotisations sociales et donc le financement des retraites !

La CGT propose :

• l’instauration d’une surcotisation patronale sur les emplois à temps partiel de moins de 28 heures ;

• l’instauration d’une surcotisation patronale retraite pour toutes les entreprises qui ne respectent pas l’égalité salariale ;

• la revalorisation des métiers dans lesquels les femmes sont concentrées.

Montreuil, le 4 décembre 2019

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TRACT UNITAIRE – Retraite des femmes : En finir avec les inégalités !

Leur situation est bien connue, les femmes souffrent des inégalités de salaires, des faibles rémunérations des métiers à dominante féminine, des carrières plus courtes que celles des hommes du fait de carrières morcelées par le temps partiel, la précarité et les interruptions d’activité en raison de l’investissement parental et domestique.

On retrouve évidemment ces inégalités à la retraite :

  • La pension de droit direct des femmes est inférieure de 42 % à celle des hommes,
  •  Les femmes partent en retraite en moyenne un an plus tard que les hommes,
  • Une femme sur cinq attend 67 ans, l’âge d’annulation de la décote (un homme sur 12),
  • Elles subissent malgré tout plus souvent la décote, du fait de carrières plus courtes,
  • Leur pension, trop faible de ce fait, est plus souvent rehaussée par un minimum de pension,
  • 37 % des femmes retraitées et 15 % des hommes touchent moins de 1000 € de pension brute (909 € nets).

Cette situation continue à se dégrader du fait des réformes passées…

Il est urgent d’en finir avec ces inégalités et avec les faibles pensions.

Le projet Macron de retraite par points, contrairement aux déclarations du gouvernement, pénaliserait encore plus les femmes (ce qu’affirme aussi le récent rapport de l’Institut de la Protection Sociale !).

En effet, toute la carrière sera prise en compte pour le calcul de la pension, et non plus la meilleure partie. Les plus mauvaises années, temps partiel, congé parental, chômage, années de bas salaires et de précarité – seront alors intégrées.

Il y aurait donc une réduction des pensions pour de très nombreuses personnes.

De même pour les fonctionnaires dont la pension est basée sur les 6 derniers mois. Pour atténuer cela, le projet prévoit d’intégrer les primes dans le calcul de la pension… Mais dans de nombreux métiers, particulièrement ceux occupés par des femmes, il n’y a pas, ou peu, de primes, et lorsqu’il y en a, elles bénéficient plus aux hommes qu’aux femmes. C’est d’ailleurs parce qu’il y a plus de primes dans le privé que les inégalités de salaires femmes-hommes y sont plus importantes.

Des mesures sont nécessaires et possibles

Les droits familiaux liés aux enfants (majorations de durée d’assurance,…) doivent être maintenus pour atténuer les inégalités actuelles, mais ils ne doivent pas enfermer les femmes dans le rôle de mère. La bonne solution pour en finir avec les inégalités de pension n’est pas de renforcer ces droits complémentaires, mais de renforcer les droits directs des femmes à une pension. Ce qui signifie :

  •   Augmenter le minimum de pension (carrière complète) au SMIC net,
  •   Mettre fin à l’allongement de la durée de cotisation, de plus en plus inaccessible, particulièrement pour les femmes, revenir à une durée réalisable :le progrès est de réduire son temps de travail,
  •   Supprimer la décote, qui est une double pénalisation de la pension,
  •   Garantir une pension de 75 % par rapport au salaire,
  •   Un calcul de la pension basé sur les 10 meilleures années (carrière complète).En amont de la retraite, il est urgent de mener une politique volontariste :
  •   En faveur de l’égalité des salaires et des emplois des femmes et des hommes, et de l’égalité des taux d’activité : celui des femmes est actuellement de 10 points inférieur à celui des hommes. Les ressources en cotisations des régimes de retraite en seraient fortement améliorées.
  •   Pour l’instauration d’une surcotisation patronale sur les temps partiel subis,
  •   Pour la création de places de crèches, d’un service public de la petite enfance
  •   Pour un congé parental plus partagé et véritablement rémunéré, et une lutte à tous les niveaux contre les stéréotypes sexués.

    L’égalité entre les femmes et les hommes est un objectif de société qui permettra, en outre, d’améliorer sensiblement le financement des retraites.

04/12/2019

La CGT, Solidaires, FSU, Osez le Féminisme, Femmes solidaires, Collectif National pour les DROITS des femmes, Attac, Collectif et Réseau Féministe « Ruptures », Fondation Copernic, Femmes Egalité

2019 12 04 Tract unitaire retraite F-H

 

TRIBUNE « La réforme des retraites pénalisera encore plus les femmes »

Un collectif de seize femmes – syndicalistes, féministes et économistes – dénonce l’aggravation des inégalités de pensions entre hommes et femmes qu’engendrerait un système de retraite par points.

L’activité professionnelle croissante des femmes depuis les années 1960 a fortement contribué à leur autonomisation comme au financement des retraites. Mais l’écart de pensions entre les femmes et les hommes reste très important, il amplifie les inégalités de salaires. Tous régimes confondus, il est de 42 % pour les pensions de droit direct, contre 24 % pour les salaires. Les femmes sont contraintes de partir en moyenne plus tard à la retraite que les hommes, elles subissent plus souvent la décote du fait de carrières trop courtes. Leur pension, trop faible, est plus souvent rehaussée par un dispositif de minimum de pension.

La situation continue de se dégrader sous l’effet des réformes passées (allongement de la durée de cotisation, réduction des droits familiaux, etc.). Il est donc urgent d’en finir avec ces inégalités. Nul besoin d’adopter le projet Delevoye de retraite par points à la place du système par annuités. Bien au contraire ! Car en dépit de la communication du gouvernement qui prétend que le nouveau système serait avantageux pour les femmes, la réalité est tout autre.

Les femmes sont les bénéficiaires majoritaires des dispositifs de solidarité ; or ceux-ci deviennent bien moins importants dans les régimes par points

Dans un régime par points, en effet, la pension doit refléter au plus près la somme des cotisations versées au long de la vie active. C’est une logique d’individualisation. En prenant en compte toute la carrière au lieu des vingt-cinq meilleures années pour le régime général ou des six derniers mois pour la fonction publique, un tel régime ne peut que faire baisser le niveau des pensions pour de nombreux et nombreuses fonctionnaires, et pour toutes les personnes aux carrières heurtées, d’abord des femmes. Il intègre en effet les plus mauvaises années dans le calcul de la pension, alors qu’elles en sont actuellement exclues. Chaque période non travaillée, à temps partiel, en congé parental, au chômage, ou mal rémunérée, fournit peu ou pas de points : autant de manque à gagner pour la pension.

Les femmes sont les bénéficiaires majoritaires des dispositifs de solidarité ; or ceux-ci deviennent bien moins importants dans les régimes par points. Les inégalités de pension entre les sexes y sont donc très supérieures. L’exemple des régimes par points Agirc et Arrco est significatif : l’écart de pension entre femmes et hommes y est respectivement de 59 % et 39 %, alors qu’il est de 24 % au régime général par annuités !

Forte régression des pensions de réversion

Concernant les droits familiaux, ce que propose le rapport Delevoye est, en tout et pour tout, une majoration de pension de 5 % par enfant, attribuée au choix du couple à l’un ou l’autre, ou par moitié à chaque parent. Cette proposition remplacerait à la fois l’actuelle majoration de 10 % pour trois enfants attribuée à chacun des parents, et les majorations de durée d’assurance attribuées aux mères pour chaque enfant, qui sont, elles, supprimées !

On peine à croire que ce système serait plus avantageux pour les femmes. On peut au contraire craindre que les couples préfèrent attribuer la majoration aux pères du fait de leur pension plus forte. Que se passera-t-il pour les femmes en cas de séparation du couple ?

Enfin, le projet Delevoye prévoit une forte régression des pensions de réversion. L’âge d’ouverture du droit passerait à 62 ans (55 ans aujourd’hui au régime général et aucun seuil d’âge pour la fonction publique). Ce droit serait aussi supprimé pour les personnes divorcées ou remariées. Avec le nouveau calcul, de nombreuses personnes aux pensions pourtant modestes percevraient, lors du décès de leur conjoint, une pension de réversion bien plus faible qu’aujourd’hui. Or la réversion représente aujourd’hui en moyenne le quart de la pension des femmes (et une part négligeable de celle des hommes) ; 90 % de ses bénéficiaires sont des femmes.

Ce projet ne ferait donc que pénaliser encore les femmes. Il est inacceptable. Néanmoins, le système actuel doit être amélioré. Citons quelques mesures qui profiteraient à une majorité et plus encore aux femmes. Tout d’abord, le minimum de pension doit être augmenté. Certes, le projet prévoit qu’il serait porté à 85 % du smic net, soit 1 000 euros par mois pour une carrière complète. Mais c’était déjà un objectif inscrit dans la loi de 2003, qui devrait être une réalité depuis 2008 ! Pas besoin de changer de système de retraite pour respecter cet engagement.

Double pénalisation

Il faut mettre fin à l’allongement continu de la durée requise de cotisation et revenir à une durée réalisable par tous et toutes compte tenu de la situation de l’emploi et de la pénibilité des métiers. Notre conception de l’égalité et du progrès n’est pas d’aligner la durée d’activité des femmes sur celle des hommes, mais de permettre aux femmes comme aux hommes de réduire leur durée de travail sans pénalisation financière. La décote pour carrière incomplète constitue une double pénalisation – ce que reconnaît le rapport Delevoye – puisque la pension est de toute façon calculée au prorata de la carrière réalisée. Elle doit être supprimée. Il faut aussi revenir à un calcul de la pension basé sur les dix meilleures années.

Les majorations pour enfants restent indispensables pour atténuer les inégalités, mais elles ne doivent pas pérenniser l’assignation des femmes aux tâches parentales. L’évolution du système de retraites est inséparable de l’objectif d’égalité de genre.

En amont et en lien avec la retraite, il est donc urgent de mener une politique volontariste en faveur de l’égalité salariale et professionnelle des femmes et des hommes, ce qui vise aussi l’égalité des taux d’activité : celui des femmes est actuellement de huit points inférieur. Les ressources des régimes en seraient fortement améliorées, tout comme les droits directs à pension des femmes. Eliminer les obstacles à leur emploi suppose une politique publique de création de places de crèche, le partage à égalité du congé parental, une lutte à tous les niveaux contre les discriminations et les stéréotypes sexués.

Enfin, à partir du moment où la proportion de retraités augmente dans la population, il est normal que la part des dépenses de retraite dans la richesse produite augmente, contrairement à ce qui est projeté. La retraite est un choix de société. Le fait d’aborder cette question à partir de la situation des femmes permet de dégager des solutions de progrès pour toutes et tous.

Agathe, collectif Nos retraites ; Ana Azaria, présidente de Femme égalité ; Sophie Binet, pilote du collectif femmes Mixité de la CGT ; Claire Charlès, secrétaire générale les Effrontées ; Ismahane Chouder, Collectif des féministes pour l’égalité ; Sigrid Gérardin, secrétaire nationale FSU ; Cécile Gondard Lalanne, porte-parole de l’Union syndicale Solidaires ; Bernadette Groison, secrétaire générale FSU ; Murielle Guilbert, secrétaire nationale de l’Union syndicale Solidaires ; Sabina Issehnane, pour les Economistes atterrés ; Christiane Marty, pour la Fondation Copernic ; Céline Piques, porte-parole d’Osez le féminisme !; Suzy Rojtman, porte parole du CNDF ; Sabine Salmon, présidente nationale de Femmes solidaires ; Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac ; Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT.

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