« Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. » Cette phrase, citée par le président de la République lors de son allocution télévisée du 13 avril 2020, est tirée de la Déclaration des droits de l’Homme de 1789. Elle tombe à point nommé face à la crise du Covid-19, mais elle est encore bien loin d’être appliquée. Cette crise sanitaire est une occasion inespérée de redéfinir la hiérarchie sociale des métiers qui est à peu près inversée par rapport à la hiérarchie des salaires (Méda, 2020). En effet, si l’on met en regard la hiérarchie salariale actuelle des professions avec leur rôle face au Covid-19, on constate une inversion complète pour une grande majorité d’entre eux : les métiers aujourd’hui applaudis, reconnus comme vitaux, sont en grande majorité en bas de l’échelle sociale. Ils ont été dévalorisés socialement, symboliquement et financièrement. Inversement, certaines professions aujourd’hui à l’arrêt car jugées non indispensables (comme les lobbyistes ou les expert·e·s en relations publiques) sont souvent très bien payées. Une remise en cause de cette hiérarchie devrait être proposée aujourd’hui, si l’on veut qu’effectivement les distinctions sociales reflètent
leur utilité sociale…

Pour lire et téléchager l’article de Rachel Silvera, paru dans la note économique N°153 d’avril 2020 du Pôle éco de la CGT : 20200404_NoteEco 153 Utilité sociale des métiers