Ce jeudi 6 décembre, les ministres du travail de tous les pays d’Europe se réunissent à Bruxelles à l’occasion du Conseil Emploi, Politique sociale, Santé et Consommateurs (EPSCO). A l’ordre du jour : la directive européenne sur l’équilibre vie professionnelle – vie privée des parents et des aidants familiaux. Cette directive contient de nombreuses avancées et notamment une meilleure rémunération du congé parental, mais est actuellement bloquée par les chefs d’État et de gouvernement et notamment la France et l’Allemagne. Pour que la directive soit adoptée, il faut que les chefs d’État arrivent à un accord avant la fin décembre, et que le parlement le ratifie avant février. La réunion de ce jeudi 6 décembre est donc déterminante.

La Confédération Européenne des Syndicats (CES), à laquelle est affiliée la CGT, lance donc une pétition https://act.wemove.eu/campaigns/conge-paternite, et les syndicats français interpellent la Ministre du travail (voir le courrier : PENICAUD M. – Lettre commune des O.S. – Equilibre vie professionnelle – vie privée des parents et des aidants familiaux – 06 12 2018)

Le projet de directive a été rédigé suite à la mobilisation des syndicats européens. Il prévoit notamment:

– 4 mois de congé parental payé au moins au niveau des arrêts maladie pour les deux parents, non transférable d’un parent à l’autre ;

– 10 jours de congé paternité payé ;

– 5 jours de congés payés par an pour les aidants familiaux.

Pour une fois, il s’agit d’une harmonisation par le haut des différentes législations européennes ! En France, cela permettrait d’augmenter l’indemnisation du congé parental, actuellement de 396€, un montant extrêmement faible qui conduit à ce que ce soit le plus petit revenu du foyer – donc les femmes – qui le prenne. La directive permettrait également de créer un congé annuel payé pour les aidants familiaux, inexistant aujourd’hui en France.

Le problème, c’est que ce projet de directive est actuellement bloqué par les chefs d’État et de gouvernement, et notamment par la France et l’Allemagne. D’un côté, l’Allemagne refuse de créer un congé paternité mais est tout à fait d’accord sur le congé parental étant donné qu’il est en Allemagne déjà très bien rémunéré. De l’autre, la France n’a pas de problème sur le congé paternité car il existe déjà en France, mais refuse toute augmentation de la rémunération du congé parental. En gros, l’Europe, on en veut bien seulement quand cela baisse les droits des salarié.e.s, pas quand cela induit des avancées…

Signez et faites signer la pétition européenne ! Le double discours du gouvernement français est inacceptable ! C’est un peu facile de décréter une grande cause nationale sur l’égalité Femmes – Hommes et de se présenter comme le champion de l’Europe sociale tout en bloquant les textes européens porteurs d’avancées sociales au prétexte qu’ils couteraient trop cher!