Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre est l’occasion de mettre en lumière un phénomène massif sur lequel les études et mesures sont rares :

– 80% des femmes salariées considèrent que dans le travail, les femmes sont régulièrement confrontées à des attitudes ou comportements sexistes,
– 5% des viols et 25% des agressions sexuelles ont lieu sur les lieux de travail.
Loin d’être des questions relevant du domaine privé, ces violences ont des conséquences très graves sur la santé et remettent frontalement en cause le droit au travail des femmes : 95% des victimes de violences sexistes et sexuelles ont perdu leur emploi par licenciement ou démission.
Pourtant, la question des violences sexistes et sexuelles au travail est absente de tous les radars : L’ANI de 2010 sur le harcèlement et la violence au travail n’a pas fait l’objet d’évaluation ni de suivi. Rares sont les lieux de travail, où il y a une évaluation des violences, de la prévention, ou encore des négociations sur le sujet.

La CGT a obtenu, en juin dernier, l’introduction dans le code du travail de la notion d’agissements sexistes. Il faut maintenant que ces dispositions se traduisent par un plan d’ensemble sur les lieux de travail, pour ouvrir la parole, prévenir les violences, protéger les victimes et sanctionner les auteurs.

Nommer : Imposer le thème des violences sexistes et sexuelles dans les négociations d’entreprise, introduire dans tous les règlements intérieurs une définition du sexisme, faire de grandes campagnes de sensibilisation contre les violences faites aux femmes, développer une éducation non sexiste

Prévenir : Mettre en place des campagnes de prévention contre les violences sexistes et sexuelles sur les lieux de travail et dans la société, former les personnels RH, garantir des lieux de travail non sexistes (accès à des vestiaires et à des sanitaires, pas d’image dégradantes…)

Protéger et accompagner les salariées victimes de violences : mettre en place des dispositifs d’accueil, des mesures de protection ou maintien dans l’emploi (mutation, changement de poste, réduction ou réorganisation du travail, possibilité de démissionner sans préavis ou de suspendre leur contrat de travail en bénéficiant des allocations chômage), développer l’offre de logement, prendre gratuitement en charge les soins, renforcer les lieux d’accueil dans les commissariats et la formation des personnels…

Sanctionner
les auteurs des faits, au civil, au pénal et/ou par des mesures prises par l’employeur si les violences ont été commises sur le lieu de travail.

La CGT se bat pour que toutes ces mesures soient intégrées dans une norme OIT (Organisation Internationale du Travail) contre les violences sexistes et sexuelles au travail.

Alors que l’extrême droite et l’intégrisme religieux combattent l’émancipation et la liberté des femmes, il y a urgence à faire de la question de la lutte contre les violences faites aux femmes une priorité. La violence n’est pas une fatalité et construire une société égalitaire, non violente et non sexiste est possible dès à présent ! La CGT porte cette question sur les lieux de travail et appelle le patronat et le gouvernement à prendre leurs responsabilités pour garantir le droit au travail des femmes.

Montreuil, le 25 novembre 2015