L’Association de lutte contre les Violences faites aux Femmes au Travail (AVFT) a annoncé ce jeudi 1er février qu’elle était contrainte de fermer son accueil téléphonique faute de moyens humains et financiers pour accueillir les femmes victimes. L’AVFT est la seule association de lutte contre les violences au travail, elle est un point d’appui indispensable pour les syndicats et la CGT en particulier. Elle accompagne les équipes sur les cas les plus difficiles (en fait à peu près tous), et forme chaque année près d’une centaine de militant-e-s CGT sur la question des violences sexistes et sexuelles. Pourtant, elle ne dispose en tout et pour tout que de 5 salariées à temps plein. La fermeture du standard de l’AVFT est un coup dur pour les femmes et les militant.es syndicalistes.
20% des femmes sont victimes de harcèlement sexuel au travail, 10 viols ou tentatives de viols ont lieu chaque jour au travail. Alors que la société commence enfin à entendre la parole des femmes, c’est un comble que l’AVFT ne puisse plus accueillir cette parole en raison du manque de moyens matériels. Ce faisant, on renvoie les femmes au silence, laissant seules toutes celles qui appellent avec leur souffrance, et l’on donne aux harceleurs et agresseurs un permis de faire.

Comment le gouvernement peut-il prétendre « faire de l’égalité F/H une grande cause nationale » en laissant la seule association de lutte contre les violences au travail fermer son standard faute de moyen ?

La situation de l’AVFT illustre parfaitement la politique du gouvernement en direction des femmes : des annonces sans aucun moyen humain et financier pour les concrétiser, un angle mort sur le travail, pour surtout n’imposer aucune « contrainte » au patronat.

La CGT exige le déblocage immédiat des moyens financiers nécessaires pour permettre à l’AVFT de poursuivre ses missions et de répondre à toutes les sollicitations.

Montreuil, le 2 février 2018