Une étude de la Dares, publiée le 17 janvier 2018, à partir de l’enquête Conditions de travail, identifie trois types de parcours professionnels : les parcours « stables » (35,4% des salarié.e.s) ; les parcours « dynamiques » (38% des salarié.e.s) et les parcours « précaires » pour 26,6% des salarié.e.s. Ces parcours précaires sont marqués par des périodes de chômage, d’inactivité de longue durée et des carrières « descendantes ». Or cela concerne 68% des femmes (et seulement 32% des hommes…).  Il s’agit plus souvent de personnes peu qualifiées avec une santé altérée. L’étude met en relation le type de parcours professionnels avec les conditions de travail. Elle permet d’étudier la perception des conditions de travail du point de vue de ces personnes et de les comparer avec d’autres salarié.e.s, ayant des métiers identiques mais des parcours différents : ces femmes et ces hommes aux carrières précaires déclarent plus souvent manquer de reconnaissance dans leur emploi, tant sur le plan symbolique (respect) que de la rémunération. Ils et elles sont plus souvent en déclassement professionnel (c’est-à-dire qu’ils occupent un emploi en dessous de leur qualification). Si chez les hommes aux carrières précaires, les contraintes physiques sont plus élevées que chez les autres hommes, chez les femmes au parcours précaire, ce sont surtout les risques psychosociaux qui dominent : à métier identique, elles vivent plus souvent des conflits « éthiques » (« être exploitées, faire  des choses qu’elles désapprouvent ») et surtout, elles se plaignent davantage d’entendre des propos obscènes, de recevoir des propositions à caractère sexuel ou d’être victimes d’agressions verbales… Non seulement elles ont un parcours précaire, des conditions de travail dégradées, mais en plus elles sont plus souvent victimes de harcèlement au travail… Une triple peine, en somme.